Les opioïdes sont un outil efficace pour gérer la douleur. Cependant, ils peuvent créer une dépendance, ce qui a donné lieu à un abus généralisé ces dernières années et à des crises de santé publique au Canada et ailleurs. Une équipe d'entreprises spécialisées dans les technologies de la santé a eu l'idée d'une solution technologique qui pourrait aider à réduire le nombre de personnes qui développent une dépendance aux opioïdes après une intervention chirurgicale. Grâce à sa réputation internationale en matière de réduction des risques, Providence Health Care a été leur premier choix de partenaire clinique.

Le défi

Environ 8 % des personnes à qui l'on prescrit des opioïdes pour soulager leur douleur développent une dépendance à ces substances. Pendant de nombreuses années, les médecins ne disposaient pas des informations nécessaires pour minimiser ce risque au moment de prescrire des opioïdes, et ils ne recevaient pas non plus de données de suivi pour réduire les taux de dépendance.

“Idéalement, les gens n'utiliseraient les opioïdes qu'en cas de nécessité. Outre le risque de dépendance, les opioïdes ont des effets secondaires tels que la somnolence, le brouillard mental, les nausées, la constipation et le ralentissement de la respiration”, explique le Dr Ainsley Sutherland, co-médecin responsable de l'équipe de recherche sur les opioïdes de l'Institut de recherche sur les maladies infectieuses. Clinique transitoire de la douleur à l'hôpital St. Paul.

NUMÉRIQUE et un consortium de partenaires industriels et universitaires comprenant CareTeam, Thrive Health, BC Children's Hospital, Excelar et Providence Health Care, ont investi dans le développement d'une plateforme clinique qui pourrait aider les médecins à identifier les patients à haut risque avant leur opération et à les soutenir après l'opération afin de minimiser le nombre de ceux qui développent une dépendance aux opioïdes.

“Il est passionnant de voir une organisation comme Providence Health Care innover pour améliorer les soins”, déclare Mark Nazemi, directeur des solutions cliniques et de l'innovation chez Thrive Health. “Ils sont prêts à travailler avec les outils et les technologies dont nous disposons pour trouver des solutions et changer la façon dont les soins sont dispensés.”

La stratégie

Le projet a été lancé fin 2019. L'arrivée de la pandémie de COVID-19 au début de l'année 2020 a mis le projet en veilleuse pendant plusieurs mois. L'équipe de PHC Ventures a été en mesure d'intervenir et d'assurer le leadership lorsque le projet a redémarré en 2021. Nous avons supervisé de nombreux partenaires externes et géré les processus internes, tels que les approbations en matière de confidentialité et d'éthique. Cela a permis à nos experts cliniques, comme le Dr Sutherland, de consacrer leur temps et leur énergie à ce qui apporterait le plus de valeur ajoutée au projet.

“L'un des résultats les plus utiles de ce projet est l'outil d'évaluation des risques que nous avons mis au point avec Thrive Health”, explique le Dr Sutherland. “Nous avons intégré cet outil dans le questionnaire standard sur les antécédents médicaux que les patients remplissent avant l'opération et nous avons développé un algorithme pour déterminer si un patient présentait un risque élevé ou faible d'utilisation prolongée d'opioïdes après l'opération. Plus un patient prend des opioïdes longtemps, plus le risque de développer une dépendance est élevé.”

Les patients à haut risque ont été orientés vers la plateforme technologique Careteam, où ils ont bénéficié d'un plus grand nombre d'interventions liées à la douleur afin d'améliorer leurs résultats après l'opération. Les patients à faible risque sont restés sur la plateforme Thrive Health, où leur qualité de vie a été surveillée pendant un an après l'opération. La plateforme Thrive Health a recueilli des données sur les niveaux de douleur, la consommation de médicaments et les taux de réadmission. Elle a également proposé aux patients des ressources éducatives.

L'impact

Ce projet a conduit à la création de la Clinique transitoire de la douleur. Une fois la technologie mise en place pour identifier les patients à haut risque, l'équipe clinique s'est rendu compte qu'elle devait mettre en place des mesures de soutien supplémentaires pour aider ces patients. Avec le soutien de PHC Ventures, l'équipe a pu obtenir le financement de la nouvelle clinique.

En activité depuis 2021, la clinique est composée de deux médecins, d'une infirmière navigatrice et d'un psychologue. L'équipe rencontre les patients avant l'opération et les informe sur la manière de gérer les risques de dépendance aux opioïdes. Après l'opération, l'équipe continue de voir les patients pour les aider à gérer la douleur persistante. Presque tous les patients sont sevrés des opioïdes pendant leur séjour à la clinique.